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Juin 2023 : Les rendez-vous

Publié le 1 juin 2023

Chêne centenaire au Festival La Maison danse Uzès

Les chênes sont des arbres majestueux qui s’enracinent profondément dans la terre, témoins des temps qui s’écoulent. Maillon de l’écosystème forestier, ils abritent et protègent une multitude d’espèces animales et végétales. En intitulant leur projet Chêne centenaire, Marion Carriau et Magda Kachouche défendent l’idée d’un geste pensé en relation et en co-habitation, notamment dans la pratique et le partage de savoir-faire ancestraux et artisanaux. Imaginé comme un manifeste ou une ode au Vivant, ce projet répond à la nécessité d’écrire de nouveaux récits pour penser, rêver et habiter autrement notre monde. Chêne Centenaire est présenté les 10 et 11 juin au Festival La Maison danse Uzès.

Bodies in urban spaces à Vélizy-Villacoublay

Il est possible que vous ayez en tête les images de son travail sans forcément connaître son nom. Le chorégraphe autrichien Willi Dorner propose depuis 2007 la performance Bodies in urban spaces. On y voit des corps vêtus de joggings colorés s’imbriquer les uns dans les autres, tels des pièces de Lego, comblant des interstices dans l’espace urbain. Contre la surface grise d’un bâtiment, les performers tiennent une position acrobatique une poignée de secondes, avant de courir jusqu’au point suivant et de proposer ainsi un parcours à travers la ville, nous invitant à changer la façon dont nous percevons l’espace, l’architecture, l’environnement quotidien. Un paquet de corps encastré dans un espace réduit : cette performance devenue culte est à la fois colorée, design, mais aussi politique, au fur et à mesure qu’elle traverse le temps. Après avoir tourné dans plus de 110 villes à travers le monde, voici qu’elle revient en France, le 10 juin à Vélizy-Villacoublay avec L’Onde Théâtre Centre d’Art.

The Gyre au Festival Extension Sauvage

En arpentant les paysages sauvages et les chemins non balisés dans la nature islandaise, Angela Rabaglio et Micaël Florentz ont découvert la fugacité des formes et l’interdépendance dans la marche. Avec leur première création The Gyre, les chorégraphes transposent cette expérience physique au plateau à travers une partition qui explore les motifs du cercle et de la spirale. Tels deux trajectoires en orbites gravitant autour d’un même centre, tournoyant inlassablement, leurs corps s’abandonnent dans une ronde magnétique et hypnotique. Angela Rabaglio et Micaël Florentz présentent The Gyre le 18 juin au festival Extension Sauvage.

Disquiet au festival des Rencontres chorégraphiques internationales

La chorégraphe flamande Lisa Vereertbrugghen se voue depuis 2014 à une exploration poétique et savante de la techno hardcore. En dépliant son travail à travers des recherches théoriques et chorégraphiques, elle extrait cette musique de son contexte du club afin d’examiner et d’analyser les effets de cette pratique sur son propre corps. Troisième volet de cette recherche au long cours, sa dernière création Disquiet explore l’imaginaire utopique et dystopique de la techno hardcore et de la rave. Dans ce nouvel opus, Lisa Vereertbrugghen se focalise sur la drum’n bass et la jungle et expérimente comment cette musique (dont le rythme se situe entre 160 à 180 battements par minute) peut créer de nouvelles sensations kinesthésiques. Disquiet est présenté le 13 juin au Théâtre l’Échangeur dans le cadre des Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis.

Necropolis au Festival des Latitudes Contemporaines

Depuis 1993, UNITED for Intercultural Action recense et liste les réfugiés et les migrants décédés sur le chemin de l’Europe. La dernière version, publiée en juin 2022, a enregistré 48 647 décès signalés. La grande majorité des personnes décédées qui y sont inscrites ne sont pas identifiées par leur nom. Avec sa création Necropolis, le chorégraphe Arkadi Zaides et son équipe sont partis sur les traces de ces réfugiés qui sont morts anonymement en tentant de rejoindre l’Europe. S’appuyant sur les pratiques de la criminalistique, l’artiste et son équipe présentent sur scène les résultats de cette enquête évolutive qui vise à redonner une histoire et une identité à ces migrants morts aux portes de l’Europe. Necropolis est présenté les 9 et 10 juin au festival des Latitudes contemporaines.

Cutting Mushrooms à Camping au Centre national de la danse

Originaire de Corée du Sud, Kidows Kim baigne depuis son adolescence dans la culture du manga alternatif et de l’univers cyber-punk. Développant une pratique qui croise l’écriture et le dessin, le chorégraphe élabore depuis plusieurs années le Dictionnaire des créatures fantastiques, un bestiaire de créatures monstrueuses à travers lesquelles il explore les notions de hiérarchie, de domination et de normes. Dans la continuité de ce projet éditorial, son nouveau solo Cutting Mushrooms s’empare et métabolise cet imaginaire de la monstruosité. À travers de micro-transformations et distorsions de son propre corps, l’artiste fait surgir de multiples figures ambiguës et insaisissables. Cutting Mushrooms est présenté les 28 et 29 juin durant Camping au Centre national de la danse.

Live au Festival des Latitudes Contemporaines

Avec sa création Live, la comédienne, musicienne et metteuse en scène Stéphanie Aflalo explore la figure de la pop star à travers la forme d’un concert scénarisé. Quel lien se tisse entre la vedette et son public ? Comment un concert pop répond-il toujours à un scénario bien ficelé ? Et au fond comment s’amuser de tout ça et interroger la présence sur scène, sa relation à la salle ? La jeune femme occupe le plateau avec force et humour glissant d’une étrange berceuse à un morceau de rap embrasé. La partition dessine un spectacle aux allures de one woman show mais dont le rire perce au grand jour notre besoin de mythe « impossible à rassasier ». Live est présenté le 22 juin au festival des Latitudes Contemporaines

A Very Eye au festival des Rencontres chorégraphiques internationales

À la croisée des disciplines, les chorégraphes Angela Rabaglio et Micaël Florentz développent une recherche tournée vers l’expérimentation et la création de nouveaux langages hybrides. Avec leur pièce A Very Eye, le duo s’inspire des comportements et mouvements collectifs observés chez certaines espèces vivantes pour questionner nos propres manières de faire groupe, de faire société et de nous organiser collectivement. Souhaitant expérimenter et rendre sensible les forces et les négociations collectives qui s’opèrent dans un groupe en perpétuel mouvement, Angela Rabaglio et Micaël Florentz imaginent un espace partagé où les déplacements des danseur·euses et des spectateur·ices s’enchevêtrent, s’influencent et se coordonnent intuitivement à l’intérieur d’un mouvement continu d’interdépendance. A Very Eye est présenté les 6 et 7 juin au Pavillon dans le cadre des Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis

Open/Closed au Festival June Events

Envisageant la boîte noire comme un lieu de création où le sensible, l’invisible et l’indicible ont toute leur place, Pierre Piton développe une pratique intuitive et sensorielle, à la recherche d’un corps étendu, au-delà de son enveloppe, en symbiose avec son environnement. Inspiré des propriétés du lichen (organisme composite qui résulte d’une symbiose permanente), le chorégraphe imagine avec sa première création Open/Closed une expérience multi-sensorielle dans un espace vibratoire traversé par des images, des lumières, des sons et des odeurs. Dans cet environnement partagé, iel explore la porosité des corps, où chaque pas vers l’autre est propice à l’expansion, où chaque main tendue devient une proposition de connexion. Open/Closed est présenté le 10 juin au festival June Events.

Photo A Very Eye © Stanislav Dobak