Photo © Junichi Matsuda

Décembre 2017 : Les rendez-vous

Publié le 1 décembre 2017

Trisha Brown à Lille

La compagnie de Trisha Brown sera présente à Lille pendant quelques jours pour une série d’événements. Décédée en mars dernier, Trisha Brown est l’une des figures incontournables de la danse post-moderne américaine. Aux cotés d’autres artistes phares de sa génération (Robert Rauschenberg, Steve Paxton, Yvonne Rainer, etc) elle a participé à l’émulation de la Judson Dance Theater, collectif au sein duquel elle a développé une pratique de l’improvisation. Invitée à l’Opéra de Lille, la compagnie présentera trois pièces récentes de Trisha Brown : L’Amour au théâtre (2009) inspirée par l’opéra baroque de Rameau, Geometry of Quiet (2002) sur la musique de Salvatore Sciarrino, et Groove and Countermove (2000) sur le jazz de Dave Douglas. En préambule de cette soirée, la compagnie présentera In Plain Site, un programme de performances au MUba à Tourcoing (le 30 novembre) et au Tri Postal à Lille (le 1er décembre) au sein de l’exposition Performance ! organisée dans le cadre du 40e anniversaire du Centre Pompidou. W.L.P.

Focus Dairakudakan

La célèbre troupe de butô Dairakudakan dirigée par le danseur et chorégraphe Akaji Maro est actuellement à la Maison de la Culture du Japon à Paris où elle présente deux nouvelles créations : Asura (du 23 au 25 novembre) et Paradise (jusqu’au 9 décembre). La compagnie japonaise sera également à la Maison de la musique de Nanterre (les 15 et 16 décembre) avec la pièce désormais culte Crazy Camel, belle et délicate allusion au cabaret parisien Crazy Horse, avec douze danseurs recouverts de poudre d’or. W.L.P.

Focus Jérôme Bel / Candoco Dance Company

The show must go, le ready-made chorégraphique de Jérôme Bel, est à nouveau repris sur les scènes de la région parisienne, à l’occasion du portrait de l’artiste organisé par le Festival d’Automne. Créé en 2001, entré au répertoire de l’Opéra de Lyon en 2007, le spectacle est aujourd’hui remonté par la Candoco Dance Company, célèbre troupe britannique – qui a la particularité de réunir des danseurs/comédiens en situation de handicap et des « valides ». Pièce pour vingt danseurs, The show must go on se présente comme une playlist où chaque titre est envisagé littéralement comme la consigne d’un protocole performatif. The show must go on sera le 6 décembre à L’apostrophe, scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val-d’Oise, les 8 et 9 décembre au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, et du 12 au 16 décembre à la MC93 à Bobigny. F.M.

Focus William Forsythe

Depuis plus de quarante ans, le chorégraphe William Forsythe n’a jamais cessé de remettre en jeux les codes de la danse et de se réinventer. Les multiples révolutions qu’il a su orchestrer au cours des dernières décennies ont fait de lui un des artistes phare de la danse et ses spectacles sont désormais aux répertoires des plus grandes compagnies internationales. Aujourd’hui, ses créations n’occupent plus uniquement les scènes de théâtre, mais également les galeries et les espaces d’expositions. Cet automne, le chorégraphe présente deux expositions majeures en Île de France : Choreographic Objects, premier solo show à la galerie Gagosian au Bourget jusqu’au 22 décembre, ainsi que William Forsythe x Ryoji Ikeda à la Grande Halle de la Villette jusqu’au 31 décembre dans le cadre du Festival d’Automne à Paris. Ces deux expositions présentent notamment deux pièces monumentales du chorégraphe : Black Flags (2015), subjuguant duo de bras robotiques brandissant de géants drapeaux noirs et Nowhere and Everywhere at the Same Time No2 (2013)installation immersive avec des centaines de pendules. W.L.P.

Yvonne Rainer à Marseille

Sa présence en France est assez rare pour qu’on l’annonce : la chorégraphe et danseuse américaine Yvonne Rainer – aujourd’hui âgée de 83 ans – sera à Marseille pendant quelques jours pour une série de rencontres exceptionnelles. Membre fondatrice du Judson Dance Theater en 1962 aux cotés d’autres artistes tel que Steve Paxton et Trisha Brown, Yvonne Rainer est l’une des figures majeures de la danse post-moderne américaine. Elle donnera une conférence ouverte à tous le 13 décembre et présidera une soirée « Early Works » le 14 décembre au Théâtre Joliette réunissant plusieurs de ses pièces réalisées dans les années 60. L’occasion de revoir ou de découvrir Three Satie Spoons (1961), We shall run (1963), Three Seascapes (1963), Chair/Pillow (1969) et le désormais célèbre Trio A (1966). Notons que deux pièces seront interprétées avec une dizaine de danseurs marseillais. W.L.P.

Focus François Chaignaud

Dense actualité pour le danseur et chorégraphe François Chaignaud. Après l’avoir vu chanter/danser dans La fille du collectionneur de Théo Mercier et courtiser un cavalier/motard dans Radio Vinci Park nous retrouverons François Chaignaud prochainement dans trois formes chorégraphico-musicales. Le 16 décembre, dans une proposition du Centre National de la Danse pour le Silencio, il présentera en duo avec Marie-Pierre Brébant la première étape d’un projet autour du répertoire d’Hildegarde de Bingen, A Sparkling Dark Underground – Symphoniae harmonie caelestium revelationum (Version 9/69), adaptation des oeuvres grégoriennes de la mystique du XIème siècle pour Bandura. Le danseur présentera ensuite les 19 et 20 décembre à la Maison de la Musique de Nanterre son solo reptilien Dumy Moyi. Toujours au même endroit, le 22 décembre, il présentera pour la première fois en région parisienne Romances Inciertos, un autre Orlando, spectacle musical hispanisant et transgenre co-signé avec Nino Laisné et co-interprété avec un groupe de musiciens ibéricos-baroques. F.M.

Pindorama

Artiste engagée d’origine brésilienne, la danseuse et chorégraphe Lia Rodrigues est l’une des figures majeure de la danse contemporaine au Brésil. Installée depuis 2004 au coeur de la favela de Maré à Rio de Janeiro, elle développe avec sa compagnie des projets artistiques et pédagogiques avec les habitants et des étudiants du quartier. Elle présente sa pièce Pindorama (2013) du 19 au 22 décembre au Théâtre National de Chaillot, dernier volet d’un triptyque autour du collectif entamé avec Pororoca (2010) et Piracema (2011). Cette performance réunit danseurs et spectateurs au sein d’une installation vivante précaire capable de générer des images spectaculaires et éloquentes. Dans une extreme économie de moyen (une simple bâche en plastique, des préservatifs remplis d’eau et une dizaine de danseurs nus), la chorégraphe parvient à créer des situations et des paysages abstraits d’une beauté et d’une puissance troublante. W.L.P.

Photo Crazy Camel / Dairakudakan © Junichi Matsuda