Publié le 1 octobre 2022
Cascade au Centre Pompidou
De prime abord, le mot cascade évoque une chute d’eau ou le mouvement d’un objet qui déclenche celui d’un autre dans une succession infinie. Transposé à l’imaginaire du corps, il évoque la figure du cascadeur, la doublure qui se charge des exploits dangereux, ou encore un individu courageux et intrépide. Avec sa dernière création Cascade, Meg Stuart imagine la scène comme un paysage cosmique où la notion d’entropie gagne les corps. Tout en réactions en chaîne, de synchronisations en désynchronisations, sept danseur·euse·s soumis à des réalités physiques extrêmes, intenses et instables tentent de faire cohabiter leurs multiples réalités. Meg Stuart présente Cascade du 12 au 16 octobre au Centre Pompidou dans le cadre du Festival d’Automne.
Focus La Trilogie des identités
Marcus Lindeen développe depuis une dizaine années une pratique à la croisée du documentaire et du théâtre. Basé sur des enquêtes et des entretiens, son travail met en scène des témoignages de personnes qui traversent différentes formes de transformations identitaires. Ses trois pièces Orlando et Mikael, Wild Minds et L’Aventure invisible forment La Trilogie des identités, un projet pour lequel le metteur en scène suédois à rencontré, entre autres, le premier homme au monde à avoir reçu deux greffes totales du visage, des personnes atteinte du trouble de la rêverie compulsive et deux hommes qui « regrettent » leur opération de réassignation de genre. La Trilogie des identités est présentée du 6 au 17 octobre au T2G Théâtre de Gennevilliers dans le cadre du Festival d’Automne et du 20 au 22 octobre à la Comédie de Caen dans le cadre du Festival Les Boréales.
Blast! à l’Atelier de Paris CDCN
Sous quelles formes physiques se manifeste la violence ? Comment se matérialise un corps qui exulte, traversé par une force hors de contrôle ? Après l’éclatant fantasia, qui prenait appuie sur des souvenirs d’enfance liés à la musique classique, Ruth Childs se confronte dans Blast! à une matière beaucoup plus sombre : la violence qui sculpte et pétri les corps. En s’appuyant cette fois-ci sur l’observation et l’apprentissage de l’expressivité humaine, la danseuse et chorégraphe explore l’imaginaire de la violence en donnant corps et voix à une succession de forces étranges et cauchemardesques. Blast! est présenté les 21 et 22 octobre 2022 à l’Atelier de Paris CDCN, avec le Centre Culturel Suisse hors-les-murs.
Aberration à la Ménagerie de Verre
Après avoir sondé les profondeurs du noir dans Πόλις (Polis) à travers de multiples récits récoltés sur plusieurs territoires, Emmanuel Eggermont explore dans Aberration le champ chromatique du blanc et resserre sa recherche sur seulement quelques témoignages recueillis auprès de proches. S’appuyant sur l’étymologie du mot aberration (aberrare), qui désigne l’écart entre la direction perceptible d’un astre et sa direction réelle, le chorégraphe s’est intéressé au processus de reconstruction individuelle après un événement traumatique et livre une performance expressive aux trajectoires minimales et figuratives. Emmanuel Eggermont présente au festival des Inaccoutumés les 24 et 25 octobre une nouvelle version d’Aberration spécialement réinventée pour l’espace de la Ménagerie de Verre.
Pierre Pontvianne au Théâtre des Abbesses
Pierre Pontvianne explore les pulsations, les lignes de force, les rythmes internes, à travers une écriture toujours « en prise avec le réel ». Entre variations musicales et cartographies sensibles, le chorégraphe développe une œuvre radicale et engagée. Dans ses deux dernières créations Percut et Kernel, l’artiste interroge l’être ensemble et le rapport à l’autre à travers le groupe : un chœur pour Percut, qui aboutit à un travail de l’harmonie, voire de l’unisson, et un noyau, fut-il en délitement, dans son tout nouveau trio Kernel. Pierre Pontvianne présente le double programme Percut et Kernel au Théâtre des Abbesses du 5 au 8 octobre.
Photo Cascade © Martin Argyroglo