Photo CRIA © Renato Mangolin

Décembre 2019 : Les rendez-vous

Publié le 1 décembre 2019

CRIA

« Maintenant que le Brésil est dirigé par un gouvernement d’extrême-droite, les arts subissent de multiples attaques. Mais dans les rues du Brésil, la danse ne s’arrêtera jamais. La culture brésilienne est profondément liée à la danse, les gens ici bougent, inventent des danses depuis qu’ils sont enfants. » La chorégraphe Alice Ripoll travaille depuis plusieurs années avec des danseuses et danseurs issu·e·s des favelas de Rio et son écriture hybride puise son énergie brûlante et contagieuse dans la danse urbaines des ghettos brésiliens. Inspirée de la dancinha et du passinho, deux danses urbaines traditionnelles, sa dernière création CRIA est programmée du 10 au 12 décembre à La Villette.

Beloved Shadows

« Cette lenteur caractéristique dans le butô a ouvert de nouvelles portes sur la manière d’envisager les forces à l’intérieur de ma pratique. Le krump est brut, dans l’urgence, les gestes sont comme des impacts. Cette autre temporalité du mouvement dans le butô m’a donné envie d’explorer et de me laisser le temps de vivre les sensations qui me traversent, mais surtout de les contempler. » La krumpeuse Nach présente sa deuxième pièce Beloved Shadows  les 12 et 13 décembre à l’Atelier de Paris / CDCN, résultat d’un long voyage au Japon à la rencontre des maîtres butô.

Soulèvement

Alger, Beyrouth, Hongkong, Santiago, Barcelone, Bolivie… Les rues grouillent de manifestants, les voix s’élèvent, les images d’affrontements sont partagées massivement sur Internet… : impossible de ne pas constater aujourd’hui l’intensification des mouvements contestataires à travers les grandes villes de la planète. Porté par un élan de révolution, Soulèvement de Tatiana Julien cristallise la ferveur des corps et des luttes actuelles. De quoi notre génération hérite, et qu’en reste-t-il quant à notre capacité à nous soulever, nous rassembler, agir ? Dans un geste fort et exutoire, ce solo jaillit comme une réponse chorégraphique face à cette ferveur toujours brûlante. Les 4 et 5 décembre à la Maison de la Culture d’Amiens.

Infini

Après sa précédente création 10000 gestes, Boris Charmatz poursuit avec infini sa quête d’une corporéité illimitée. Six danseurs expérimentent jusqu’à l’ivresse la puissance d’évocation d’une litanie mathématique : comme un pied de nez aux danses académiques régies par une métrique à huit temps, ils s’élancent dans une vertigineux décompte pour le plaisir de désigner tout ce qui se dénombre. À [re]voir les 5 et 6 décembre au Phénix de Valenciennes dans le cadre du Next Festival.

Cuckoo

De plus en plus d’objets connectés s’invitent dans notre intimité et ces instruments technologiques deviennent autant de capteurs immergés dans la vie quotidienne. À la manière de baromètres, ils prennent le pouls des foyers où ils sont installés, aussi apprendrait-on beaucoup de choses sur l’état du monde actuel si l’on pouvait les faire parler. Ce postulat sert de point de départ au metteur en scène coréen Jaha Koo pour son spectacle Cuckoo. Il dote ainsi trois autocuiseurs d’une voix synthétique, afin de les transformer en interprète stoïque et pince-sans-rire de la société coréenne contemporaine. Du 9 au 13 décembre au Théâtre de la Bastille.

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