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Septembre 2020 : Les rendez-vous

Publié le 3 septembre 2020

Ayelen Parolin 

S’inspirant de la théorie du chaos et des phénomènes de structuration, la dernière création de la chorégraphe Ayelen Parolin matérialise les dissensions et les forces qui circulent dans un groupe d’individus en mouvement. Dans un espace à l’équilibre instable, les neuf interprètes carnavalesques de WEG érigent avec un plaisir évident une chorégraphie habilement chaotique à l’énergie électrisante. Accompagnée par la musique percutante de la pianiste Lea Petra, Ayelen Parolin orchestre un manifeste décomplexé et exaltant. Ayelen Parolin présentera WEG le 11 septembre à Atelier de Paris / CDCN dans le cadre de son festival INDISPENSABLE !

Perrine Mornay

Des compétitions sportives à la scène il n’y a parfois qu’un pas. La nouvelle création Bâton de la metteuse en scène Perrine Mornay découle de sa rencontre avec Mélanie Potin, entraîneuse sportive de twirling bâton. Sur un plateau nu, les deux femmes partagent la scène et leurs doutes face à leurs propres pratiques respectives. « Énormément d’histoires se croisent au plateau : celles du club de twirling, celles des compétitions, celle d’une rencontre, celles de deux femmes d’âges différents, celles qui racontent l’apprentissage, celles qui parle de la mort, de la perte, celles qui nomment les maux d’une histoire de filiation, celles qui parlent de nos peurs, etc. Toutes se bousculent parce que c’est comme ça que l’on se rencontre (…) Nous avons changé l’une et l’autre grâce à la création du spectacle, je ne sais pas comment mais nous nous sommes modifiées, c’est certain. » Découvrez le duo Bâton le 12 septembre au Collectif 12 de Mantes la Jolie, puis les 25 et 26 septembre au TU Nantes dans le cadre de son événement de rentrée Terrain utile.

Boris Charmatz & Tino Sehgal

Conçue avant qu’il devienne un artiste de notoriété internationale, (sans titre)(2000) est la dernière pièce de Tino Sehgal pour la scène avant son « passage » dans les arts plastiques. Dansé entièrement nu, sans musique ni décor pour ériger la danse, le solo (sans titre)(2000) est une retrospective non exhaustive de l’histoire de la danse du vingtième siècle « exposée » à l’état brut. Le danseur et chorégraphe Boris Charmatz y active un long catalogue de gestes et de mouvements empruntés aux grandes figures du siècle dernier, de Vaslav Nijinski à Jérôme Bel. Au delà d’être une simple lecture de l’histoire de la danse à travers un corps glorieux, (sans titre)(2000) sidère par la virtuosité de son interprète à se laisser habiter par les fantômes fugaces d’un passé encore brûlant. A voir dans le cadre d’Echelle Humaine le 21 et 22 septembre à Lafayette Anticipations – Fondation d’entreprise Galeries Lafayette.

Volmir Cordeiro

Dans leurs simples titres, les pièces Rue (2015) et Trottoir (2019) du chorégraphe Volmir Cordeiro engagent un imaginaire commun, celui de la circulation, du rassemblement, du badaud, de la manifestation, du bruit, des rencontres fortuites, de la violence, de la fête. Originaire du Brésil, sa première pièce Ciel en 2012 donnait déjà corps à une foule de personnages marginaux : des prostituées, des drogués, des fêtards, etc, rencontrés dans les rues de Rio. « J’envisage Rue et Trottoir comme des espaces qui rendent compte de l’existence corporelle, en tant que lieux qui font apparaître, surgir, manifester des existences. Ils sont les premiers soutiens et supports pour l’action corporelle et son adresse. Avec ces deux créations, mais aussi avec celles qui les précèdent, il y a ce désir de chorégraphier notre incessante disponibilité à exister pour les autres, à habiter la perspective des autres et se laisser constituer des altérités qui nous dépassent et sans lesquelles la vie serait invivable. » Volmir Cordeiro présente Trottoir le 15 septembre au Dancing CDCN de Dijon.

Florencia Demestri & Samuel Lefeuvre

Infiltré dans notre quotidien depuis plusieurs décennies, les machines et les appareils électroniques sont devenues pour certains artistes des outils à subvertir. Le glitch désigne un son ou un visuel numérique déformé par un accident électronique ou électrique provoqué de manière volontaire. Reliquat de la contre-culture Internet du début des années 2000, le mouvement du Glitch Art s’est progressivement vu popularisé par la culture mainstream. S’inspirant de cette esthétisation de l’erreur, les chorégraphes Florencia Demestri et Samuel Lefeuvre se sont ré-approprié les outils du glitch art de manière artisanale et transposent ses effets visuels au plateau. Leur dernière création GLITCH témoigne de cette recherche sur le potentiel chorégraphique des outils digitaux sur le corps en mouvement. A découvrir le 10 septembre à Atelier de Paris / CDCN dans le cadre de son festival d’ouverture INDISPENSABLE !

Photo WEG d’Ayelen Parolin © Pierre-Philippe Hofmann.