Photo TYJ PilotFishes©lise gaudaireTR

Alina Bilokon & Léa Rault « TYJ est un tressage entre poésie, musique et danse. »

Propos recueillis par Wilson Le Personnic

Publié le 10 septembre 2015

Après avoir suivi ensemble la formation PEPCC à Lisbonne, les danseuses et chorégraphes Alina Bilokon et Léa Rault fondent PILOT FISHES en Bretagne pour soutenir leurs projets communs et individuels. De cette union naissent Our Pop Song Will Never Be Popular (2014) et les unités minimes du sensible (2013). En juin 2014, elles remportent le prix du Public et le troisième prix du Jury du concours « Danse élargie » au Théâtre de la Ville avec une ébauche de TYJ, nouvelle création qu’elles vont présenter pour la première fois du 16 au 19 septembre 2015 au Théâtre des Abbesses à Paris. Elles ont accepté de répondre à nos questions :

TYJ n’est pas votre première collaboration, vous avez créé ensemble la pièce les unités minimes du sensible et Our Pop Song Will Never Be Popular. Retrouvons-nous un fil rouge à travers toutes ces pièces ?

C’est difficile à dire : pour nous, probablement pas. Mais dans les deux premières pièces, nous avions une certaine obsession avec l’uniformité. Les unités minimes du sensible est une pièce de 30 minutes avec trois interprètes qui exécutent un seul et même geste à l’unisson, avec seulement un paysage sonore vocal produit live et des changements de lumière. Dans Our Pop Song Will Never Be Popular, nous avons travaillé sur les différentes possibilités d’être un seul et même corps : en dépit de nos différences physiques,  nous insistons sur la symétrie, la synchronie et l’unisson. On suppose que c’est l’une des raisons pour lesquelles nous voulions faire nos propres recherches avec TYJ, et les articuler seulement après, sans obsession d’uniformité !

De quelle manière la présence du musicien Jérémy Rouault a-t-elle influencé l’écriture des solos/duos?

Jérémy est impliqué dans la création à tous les niveaux, sa présence n’est pas seulement musicale. TYJ est un jeu de gestion et de mesure du protagoniste. Chaque solo est accompagné par un second rôle qui l’accompagne et le soutient afin de mettre en évidence la situation du soliste. L’accompagnement musical, qui est également offert à chaque solo, réside évidemment dans la contribution à l’expérience perceptive.

Qu’est-ce qui vous a motivé à tisser des liens entre vos travaux ?

On souhaitait travailler et créer une nouvelle pièce ensemble, tout en restant autonome dans l’exploration des thématiques et des formes auxquelles chacune d’entre nous s’intéresse. Comme point de départ, nous avions en commun la volonté d’utiliser du texte, de la musique et de la danse, sans aucune restriction sur les manières d’articuler ces trois outils.

Vous signez également les textes que vous interprétez sur le plateau. Comment le travail d’écriture/vocal s’est-il articulé avec le travail du corps ?

TYJ est pour nous un tressage entre poésie, musique et danse qui s’articulent dans une forme lyrique. Et chacune de nous utilise ses propres outils. Dans certains cas, le texte est arrivé en premier, donnant ensuite naissance à la musique et à la danse. Dans d’autres cas, la recherche de mouvements concrets s’est faite en même temps que la musique. Le processus de création s’est jalonné par des négociations pendant lesquelles nous avons décidé du chemin à prendre.

Qu’est-ce qui se cache derrière ce mystérieux titre TYJ ?

TYJ est notre transcription de l’onomatopée ukrainienne qui illustre le bruit d’un coup ou d’un impact.

TYJ. Conception Alina Bilokon et Léa Rault. Création & interprétation Alina Bilokon, Léa Rault et Jérémy Rouault. Lumières Thibaut Galmiche. Son Clément Lemennicier.  Photo Lise Gaudaire.