Photo ©Remi Angeli

Juin 2019 : Les Rendez-vous

Publié le 4 juin 2019

Move

À l’intersection de la danse, de la performance et de l’image en mouvement, la manifestation Move investit jusqu’au 9 juin les sous-sols du centre Pompidou avec une installation de l’artiste Tarik Kiswanson, une exposition, des spectacles et une sélection de films de danse. Cette troisième édition aborde la question des identités et du corps comme dépositaire de différentes mémoires. La plasticienne Émilie Pitoiset présentera l’exposition Tainted Love et la performance Where Did our Love Go? inspirée des marathons de danse qui se tenaient aux Etats-Unis dans les années 30. Une lecture performance de João Pedro Vale et Nuno Alexandre Ferreira (Those Who Make Revolution Halfway Only Dig Their Own Graves), les portraits chorégraphiques de Lenio Kaklea (Encyclopédie pratique) ou une performance en hommage aux émeutes de Stonewall de Than Hussein Clark (Meet Me in Saint Louis, Lewis!) complèteront la programmation. En accès libre, Vidéodanse renouvelle sa collection de films chorégraphiques : Cecilia Bengolea, Foofwa d’Imobilité, Steve Paxton, Lucinda Childs, Ana Pi ou encore Trisha Brown.

June Events

Au cœur du bois de Vincennes, le festival June Events clôture la saison de L’Atelier de Paris / CDCN. Du 1er au 17 juin, plus de 30 rendez-vous bousculeront le cadre bucolique de la Cartoucherie. En ouverture, le trio La nuit, nos autres de la catalane Aïna Alegre creusera l’idée d’auto-célébration à travers un rituel cathartique et coloré, puis le metteur en scène Vincent Thomasset mettra en perspective les rapports de force dans la pratique équestre et l’exercice de danse classique dans Carrousel. Le CCN – Ballet de Lorraine clôturera le festival avec un double programme : le trio Transparent Monster du japonais Saburo Teshigawara et Flot de Thomas Hauert, pièce pour 24 danseurs. Parmi les temps forts du festival, en qualité d’artiste associée au CDCN, Nina Santes sera maîtresse de cérémonie le temps d’une nuit, pour une traversée inspirée de la science-fiction féministe : plusieurs artistes dont Sarah Vanhee (Unforetold), Antonia Baehr et Latifa Laâbissi (Consul et Meshie) ou encore Lise Vermot se relaieront du coucher du soleil jusqu’à l’aube.

Latitudes Contemporaines

Grand rendez-vous de la scène contemporaine sur le territoire dense de la métropole lilloise et frontalier de la région Hauts-de-France, la 17e édition du festival des Latitudes Contemporaines programme du 5 au 28 juin plusieurs pièces sur l’idée de territoire : La Ribot présente sa nouvelle création Happy Island avec cinq danseurs en situation de handicap issus de la compagnie de danse inclusive portugaise Dançando com a Diferença installée sur l’île de Madère. A plusieurs milliers de kilomètres, une autre île aiguise la curiosité du binôme bruxellois Silke Huysmans et Hannes Dereere dans Pleasant Island : Nauru, île perdue au milieu du Pacifique devenue une prison pour les réfugiés et les demandeurs d’asile en Australie. Autre frontière, celles illustrée dans Talos, performance-conférence du chorégraphe Arkadi Zaides autour du projet Talos soutenu par l’Union européenne, dont le but était la conception d’un dispositif robotique semi-autonome élaboré pour surveiller les frontières et réduire des flux migratoires. Autre déterritorialisation, celle du brésilien Pol Pi et de sa création Alexandre qui fait suite à un voyage en plein coeur du Brésil dans l’état de Mato Grosso à la rencontre d’une ethnie indigène, les Xavantes et de sa langue, vectrice de transition en devenir.

Uzès danse

Située au cœur du Gard provençal, entre les oliviers et les vignobles, la petite cité des évêques d’Uzès va vivre du 14 au 22 juin au rythme de son festival de danse. Parmis la vingtaine de rendez-vous en tout genre, la chorégraphe Meytal Blanaru présentera We Were The Future, pièce atmosphérique née à partir des souvenirs de son enfance et de sa pratique du Feldenkrais. Dans une proximité sensible, le collectif Guillaume Marie, Igor Dobricic et Roger Sala Reyner mettra en scène des personnages tour à tour consolateurs et consolés dans Roger, le plasticien Laurent Goldring interrogera le corps dans son spectacle-exposition Fauteuils, espace performatif imaginé à partir du motif du fauteuil dans la peinture, et la chorégraphe Aurélie Gandit présentera à l’aube dans l’écrin vert du parc du Duché sa pièce Perchée dans les arbres, traversée spirituelle autour de la figure du féminin sacré.

Camping

Du 17 au 28 juin, la 5e édition de Camping s’installe de nouveau entre les murs du Centre National de la Danse à Pantin et Lyon. Outre un impressionnant programme de workshops à destination des danseurs et étudiants en danse, la manifestation ouvre ses portes au public avec un intense programme de projections, tables rondes, ateliers de pratiques amateurs et de spectacles. Le chorégraphe Bryan Campbell y orchestrera notamment sa dernière création Square Dance, digestion du square dance américain et de sa pratique du clubbing et Pauline Le Boulba présentera Ôno-Sensation d’après Admiring La Argentina du maître du butô Kazuo Ôno. Des échappées musicales ponctueront la programmation : la flamande Miet Warlop donnera le concert rock’n’roll et salissant Fruits of Labor et l’excentrique Miguel Gutierrez rendra hommage à Madonna avec son concert queer, SADONNA – The Brown Ambition Tour.

Montpellier Danse

La ville de Montpellier va danser au rythme de son festival du 22 juin au 6 juillet. Comme pour chaque édition, le festival compose avec les grands noms de la scène chorégraphique internationale et fait la part belle aux créations : Anne Teresa De Keersmaeker retrouve la musique de Bach avec Les six concertos brandebourgeois, Dana Michel fait remonter à la surface les souvenirs endormis de son éducation sexuelle dans Cutlass Spring, Anne Collod explore la dimension exotisante des danses nourries de références d’Inde et d’Asie de Ruth Saint-Denis dans Moving Alternatives. Le festival rend cette année hommage au chorégraphe américain Merce Cunningham, accueilli à de nombreuses reprises à Montpellier, qui aurait eu cent ans en 2019, en lui dédiant une journée complète avec des ateliers, conférences, projections et spectacles dont plusieurs reprises de pièces emblématiques par le Ballet de l’Opéra de Lyon (Summerspace / Exchange) et la Stephen Petronio Company (Tread).

Photo Miet Warlop, Fruits of Labor © Remi Angeli